L’été dernier, je sollicitais l’avis de mes lecteurs, via les stories d’Instagram, pour m’aider à résoudre un dilemme : dans la novella alors à paraître, « L’imprévisible Halloween d’Élias », Alix, un personnage fantastique, un demangel, était un être asexué. Comment parler de cette personne dans le texte ?
Le débat a été passionnant, les avis ont divergé, mais ont été largement en faveur de l’usage du pronom « iel » et des accords en accord – sans aller jusqu’à l’écriture inclusive, qui en indispose beaucoup (et qui, de toute manière, ne me semblait pas convenir, désignant à mon sens une personne qui pourrait être ou de sexe féminin ou de sexe masculin, alors qu’ici Alix n’est ni l’un ni l’autre).
Soulagée que l’avis général rejoigne le mien, j’ai ainsi décidé d’oser, de me lancer. D’écrire de manière logique, cohérente et juste, pour mettre en scène ce personnage imaginaire, réellement neutre, de sexe comme de genre.
Avec, en résultat, des passages comme ceux-ci :
« Cette particularité, et bien d’autres encore, font qu’Alix n’a que très rarement l’occasion de frayer dans le monde et passe la plupart de son temps chez iel, scolarisé à domicile. Pour la première fois Élias, qui n’a jusqu’ici rencontré Alix qu’à l’occasion des rencontres imposées entre enfants surnaturels, se demande si cellui-ci ne se sent pas très seul. » [note : la particularité en question n’est pas d’être asexué, mais d’avoir des ailes dans un monde où les êtres surnaturels existent en secret]
« Qu’iel l’ait entendu ou pas, lo demangel ne ralentit pas, et Élias met plusieurs minutes à lo rejoindre. »
En pratique, ça a été assez difficile à écrire ! Et aussi pas facile à lire, j’avoue, surtout au début, le temps de s’habituer. Consciente de l’effort que j’allais demander à mes lecteurs, mais aussi confiante en ma juste décision, j’ai décidé, confortée par l’opinion de ma communauté Instagram, qui a bien voulu répondre à ce nouveau sondage, d’écrire une petite note, afin d’expliquer mon choix, et de joindre ainsi une petite carte d’explication à chaque livre…
La voici !
Manifestement, je n’étais pas la seule ces derniers temps à m’interroger sur l’usage de ce pronom !
Début octobre, le dictionnaire le Petit Robert a décidé d’ajouter le pronom iel, soulevant de vives polémiques parmi nos concitoyens. Voici la définition qu’il en est fait :

Suite à toutes ces chaudes réactions, Marie-Hélène Drivaut, la directrice du Petit Robert, répond aux questions de Médiapart et nous explique la situation ; j’ai adoré cette mise au point !
Alors, qu’en pensez-vous ? 🙂