Chétif et la Mort

Ce conte a été écrit en hommage à Terry Pratchett, un auteur de fantasy hors du commun, drôle et sage, dont l’oeuvre principale, bien féconde, est sa série du Disque-Monde.

Terry Pratchett est mort en 2015, bien trop tôt, emporté par une maladie d’Alzheimer exceptionnellement précoce. Quelques années auparavant un appel à texte avait été fait, demandant d’écrire une courte histoire, n’importe laquelle, tant que le personnage récurrent de LA MORT y figurait (dans les romans de l’auteur La Mort, lasse et désabusée, s’exprime en majuscule ^-^).

« Chétif et la Mort » est ainsi un conte inspiré des lectures de ma très jeune enfance, où La Mort de Terry Pratchett s’est invitée…

Chétif est un farfadet souffreteux, mais aussi très têtu, et qui ne compte pas mourir tout de suite, non merci !

étang en forêt

« Il n’aurait jamais dû aller si loin, seul. Lys serait furieuse si elle venait à l’apprendre, et ce fut l’évocation du courroux de sa sœur qui insuffla à Chétif la force de résister à la lame de douleur et de nausée qui menaçait de le submerger. Il sourit faiblement, comme la truffe inquisitrice et humide de Grisette frôlait ses joues. La rate le poussait du nez, couinant doucement, en un son plaintif et mélodieux, ses longues moustaches lui chatouillant le nez, mais Chétif ne se sentit pas la force de lever une main pour la caresser. Ses bras, le long de son corps, étaient aussi lourds que des arbres couchés. Il ne s’était pas blessé en tombant de Grisette – du moins lui semblait-il –, mais une extrême lassitude le clouait au sol, tandis qu’il essayait vainement de reprendre son souffle, son pauvre cœur malade battant la chamade.

Grisette gémit de nouveau, s’allongeant tout contre lui, et l’image de Lys, les poings sur les hanches, ses yeux bleu vif luisant de colère, s’imposa de nouveau à l’esprit embrumé du farfadet. Au prix d’un immense effort, il réussit à lever une main tremblante pour soulever le rabat de la sacoche attachée à la selle de Grisette. Il saisit entre deux doigts malhabiles la petite fiole qu’elle contenait, puis rabattit son poing serré contre son cœur, dans un soupir exténué.

Il sombrait de nouveau dans les brumes de l’inconscience quand une petite toux sèche, discrète mais impérieuse, le tira de sa torpeur.

— IL EST TEMPS, prononça une curieuse voix, rauque et atone ».

Pour lire la suite de cette nouvelle, vous pouvez la télécharger sur le site d’Amazon, ou encore ici, au format PDF.

Bonne lecture !

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Farfadet par Pascal Moguérou

 

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