
J’ai abandonné ce petit roman pourtant prometteur, au tiers, pas convaincue du tout.
Pour être honnête, je lui ai trouvé beaucoup de défauts objectifs, des défauts qui ont entaché mon plaisir de lecture – qui a rapidement été suffisamment mauvais pour que je déclare forfait.
Deux étoiles pour la jolie couverture ?
Un des atouts de la littérature jeunesse à mes yeux d’adulte, c’est la souplesse de lecture. Pas d’embrouilliamis, pas d’exigence de mémorisation, pas de complexités abyssales. Pour ce petit livre, eh bien c’est raté ! On attaque avec une pléthore de personnages, et si c’est justifié (un hôtel qui accueille une réunion de magiciens, donc plein de nouveau personnages en plus du staff) aucun effort n’est fait pour nous aider à repérer qui est qui. Après une sommaire présentation (enfin sommaire c’est vite dit, l’autrice fait dans le quirky pour chaque personnage de manière un peu trop insistante à mon goût), on est lâché sans plus aucun détail pour se repérer parmi le cast.
Autre chose qui m’a beaucoup déplu, plus grave à mes yeux : le personnage principal, Seth, est dans une situation mixée d’Harry Potter et de Cosette ; mais où Cosette est rapidement sauvée par Jean Valjean et où Harry a du répondant, Seth s’écrase non stop. À juste titre ! Un enfant (enfin une comparaison laisse entendre qu’il serait un ado, mais le ton de l’histoire donne l’idée d’un enfant) maltraité et persécuté a plus de chance de baisser la tête et d’apprendre à se taire que de faire le malin. Le problème n’est pas là d’ailleurs, mais dans la volonté de l’autrice d’en faire de l’humour, sans arrêt. J’étais de plus en plus mal à l’aise face à l’attitude des autres personnages envers Seth : ses patrons qui l’exploitent, le chef caractériel et démissionnaire qui ne le soutient pas et lui crie dessus, la fille des patrons qui le persécute sadiquement. Puis, parmi les nouveaux arrivés, une brève entrevue avec une personne sympathique (le bientôt mort), une jeune fille censément du côté de Seth mais qui se moque de lui et l’humilie sans cesse, et enfin un inspecteur de police qui feint de l’écouter avant de partir sur une évasion « humoristique » du genre : « Mais le plus important est de savoir… à quelle heure sera servi le thé ! », le laissant dans les affres de son sort d’accusé de meurtre.
Bref, une histoire pas passionnante desservie par une horde de personnages impossibles à situer (il y a bien une liste des hôtes en début de livres, mais avec des notes non pas utiles au lecteur mais censées représenter le carnet de bord de l’hôtel, du genre : « veut 3 oreillers dans son lit » ou « ne boit que du Lapsang Souchong ») et une manière de faire de l’humour avec une situation malsaine que j’ai trouvée très cringy et malaisante…