L’espace d’un an – Becky Chambers

« Rosemary, jeune humaine inexpérimentée, fuit sa famille de richissimes escrocs. Elle est engagée comme greffière à bord du Voyageur, un vaisseau qui creuse des tunnels dans l’espace. Elle y apprend à vivre et à travailler avec des représentants de différentes espèces de la galaxie : des reptiles, des amphibiens et, plus étranges encore, d’autres humains. La pilote, couverte d’écailles et de plumes multicolores, a choisi de se couper de ses semblables ; le médecin et cuistot occupe ses six mains à réconforter les gens pour oublier la tragédie qui a condamné son espèce à mort ; le capitaine humain, pacifiste, aime une alien dont le vaisseau approvisionne les militaires en zone de combat ; l’IA du bord hésite à se transférer dans un corps de chair et de sang…»

J’ai découvert ce livre en VO il y a quelques années, je l’ai déjà relu et compte le relire bientôt, comme la suite, qui est tout autant passionnante !
Ce premier roman de Becky Chambers est une SF dans le sens où l’histoire se déroule dans le futur, et dans l’espace. Toutefois, le récit ne reprend pas les grands axes habituels du genre, ce qui pourra dérouter ou ennuyer certains.

Mais si vous êtes comme moi, un lecteur pour lequel les personnages sont toujours l’élément clé d’un roman, de quelque genre qu’il soit, et que vous êtes souvent frustrés du manque de soin apporté à la mise en scène (physique, physiologie, vie quotidienne, reproduction) des extra-terrestres dans la plupart des romans de SF (Scalzi !), et que vous estimez que c’est le soin aux petits détails du quotidien qui sont la clé de l’immersion dans un roman, celui-ci a toutes les chances de vous plaire.
Les nostalgiques des premiers Star Wars, de Star Trek et autres séries télé vintages pourraient bien aussi y trouver leur compte…

Un des atouts de cette histoire est qu’elle raconte une période houleuse et mouvementée d’un groupe de personnes non pas héroïques, mais quelconques, des gens ordinaires, avec un job un peu ingrat, technique, pas très glamour. Dans un autre contexte celui pourrait paraître ennuyeux, mais bien sûr le cadre est décalé et tout cet ordinaire ne l’est absolument pas pour nous ! Et pourtant, il est aisé de se sentir proches de ces personnages, qui sont travailleurs et courageux, sans être des James Bond.

L’histoire se déroule principalement dans un vaisseau spatial, dans un futur lointain. Les humains ont accédé à l’espace non pas par leur talent propre, mais par l’intervention d’E.T ; leur espèce est mineure et peu valorisée, et d’ailleurs seule une partie de l’équipage est humaine, les autres membres appartenant à plusieurs autres espèces différentes.

Le rythme de lecture est excellent, avec beaucoup de fluidité et un grand soin accordée eux personnages : c’est un roman à la psychologie fine, qui traite des destins de différentes espèce à travers des cas particuliers. Les personnages sont attachants, hauts en couleur, leur interactions sont très vivantes et enjouées.
Bien que tout ne soit pas rose bonbon, c’est clairement un récit positif, pas d’ambiance morose ou moralisatrice, mais saine et réaliste.
C’est également un roman qui traite en filigrane de l’identité et de la sexualité dans son expression étendue – mais tout à fait pudiquement.

Bref, une lecture addictive et passionnante, qui enchantera bien des lecteurs, mais dans un cadre un peu flou : des lecteurs qui ne pensent pas aimer la SF pourraient bien adorer, et certains lecteurs de SF pourront le dédaigner.

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