J’ai lu avec beaucoup de plaisir le premier tome de cette série, malgré une certaine difficulté à « encaisser » certains points de départ de la dérive de ce monde établi dans le futur. J’ai adoré l’inventivité de l’auteur, son style, le soin accordé aux détails.
(remarque : aucun spoil ci-dessous, vous pouvez lire sans crainte)
J’ai retrouvé toutes ces qualités dans le deuxième tome, et plus encore. L’auteur repart sur les chapeaux de roues mais sans ressasser les éléments du premier tome, il y a de belles nouveautés, comme les textes précédant chaque chapitre, où s’exprime le Thunderhead (passages très importants, qui ont d’ailleurs contribué à lever l’une de mes principales réticences quand aux bases de la série), un nouveau personnage très intéressant (bien plus que les deux principaux, qui sont fonctionnels mais un poil fades à mes yeux), des rebondissements étonnants. La fin en particulier est très surprenante et promet une superbe suite !
Une style est excellent, très agréable à lire, avec un humour au tournant qui m’a beaucoup plu. Il y a des idées très drôles (les dindes à la Matrix, les bistrots à la Westworld) et l’ensemble est très réjouissant sans pour autant jamais tourner à la farce. Toujours beaucoup de maîtrise dans la narration, aucun laissez-aller, aucune facilité, quel bonheur de lecture !
Hélas, malgré mon agrément de lecture, ce roman n’est pas tout à fait un coup de cœur. Les personnages pour commencer, s’ils sont bien établis et finement mis en scène, ne me touchent pas particulièrement – à part Thunderhead, mon personnage préféré ! Mais ce qui me gêne toujours le plus dans cette série, ce qui m’arrache régulièrement à ma lecture, est le total manque de crédibilité scientifique de l’aspect biologique/médical. Dans un autre style de roman, plus loufoque ou bâclé, je ne l’aurais pas relevé. Mais ici, l’absurdité qui frise parfois le ridicule, dans ce monde si soigneusement imaginé et mis en scène, dénote comme faute d’orthographe dans un poème… Quel dommage ! L’auteur doit en être conscient, tant il reste vague pour certains aspects, qui se résolvent avec un « abracadabra ! » et une poignée jetée de poudre de fée qui me font lever les yeux au ciel à chaque fois. C’est d’autant plus triste qu’il aurait pu arriver à quelque chose de beaucoup plus solide à peu de frais – en demandant conseil à un scientifique par exemple.
Passé ce détail (ou pas :P) cela reste une excellente lecture, originale et approfondie. Vivement la suite !
Aux Editions CollectionR pour la version française, parution le 15 mars 2018
576 pages – 19,50 € pour le format papier et 12,99 € pour le format numérique