Un autre gros coup de coeur de l’année 2018, une lecture découverte grâce à @edlromans ! Confiante en leurs choix de traduction, j’ai été le voir en vo, je l’ai lu et adoré ! Alors ensuite évidemment je l’ai racheté en français #duovovfhélènelouise oblige… 😊
Ce roman est l’exemple type du roman Young Adult dont l’intelligence et la finesse en font une lecture parfaite aussi bien pour les jeunes lecteurs que pour les plus vieux (enfin, moins jeunes 😑😏). Une de mes meilleurs lectures toutes confondues de toujours…
Une histoire incroyablement émouvante – mais pas mièvre ni tire-larmes – qui parle de secondes chances. De secondes chances quand parfois les premières n’ont jamais été accordées, par préjudice. Ou encore de secondes chances alors que tout semblait pourtant perdu d’avance.
Le narrateur est un jeune garçon d’une grande intelligence et d’une sensibilité à fleur de peau, qui n’a pas eu beaucoup de chances dans la vie jusque-là. Sous ses dehors d’adolescent maussade (sa voix est particulièrement authentique) Doug est un être exceptionnel, profondément bon, capable de prendre du recul et d’accorder une seconde chance à ceux qui nous semblent pourtant le mériter si peu. Sa lucidité et sa générosité, tout en pudeur, sont incroyablement émouvantes (mais pas gnangnan pour un sou je vous le rappelle !). Par le miracle d’une écriture d’une tonalité admirablement juste, ce jeune garçon, un être clairement hors du commun sous le vernis de banalité et même de médiocrité, n’est ni agaçant ni improbable mais incroyablement touchant.
Cette histoire, bien qu’elle expose sans fard les réalités de la vie pour une population américaine pauvre des années 80 (préjudices, guerre du Vietnam, alcoolisme) est admirablement positive malgré son début qui semble si désespéré (famille dysfonctionnelle, injustices, pessimisme du narrateur). Criant de réalisme et éblouissant de chaleur humaine.
L’axe principal de rédemption, outre l’amitié et la confiance, est l’art. Le jeune garçon s’éveille au dessin avec autant de passion que de réticence, à travers des illustrations d’oiseaux d’Audubon. Je regrette d’ailleurs que les gravures, présentes dans la version originale, soient absentes de la version française. Je m’y suis reférée des dizaines de fois pour suivre le ressenti du narrateur. N’hésitez pas à googleliser pendant votre lecture !